Dans le paysage de plus en plus concurrentiel des roues haut de gamme, Scope a frappé fort avec sa gamme Artech. En développant les roues les plus aérodynamiques du marché, le tout à un poids réduit, le fabricant néerlandais n’a plus grand chose à envier aux mastodontes du secteur. Mais au-delà des chiffres bruts et des watts économisés, qu’en est-il de leur comportement sur la route ? Nous avons mis ces roues Artech 6 à l’épreuve, dans des conditions aussi variées qu’exigeantes, entre bitume parfaitement lisse, routes granuleuses et météo capricieuse. Verdict : une prouesse technique, sans compromis.
Sommaire
Scope Artech 6 : une jante pas comme les autres
La première chose qui saute aux yeux, c’est le design radical de ces Scope Artech 6. Si la texture de surface n’est pas une nouveauté (On a déjà vu ça sur les roues Zipp NSW notamment), Scope pousse ici le concept à l’extrême. Toute la surface de la jante est couverte d’un motif en écailles. L’objectif : provoquer une turbulence contrôlée pour stabiliser le flux d’air autour de la roue.
Ce traitement de surface repose sur des principes aérodynamiques complexes, notamment les ondes de Tollmien–Schlichting. Ce qu’il faut retenir, c’est l’efficacité aérodynamique de l’ensemble. Lors d’un test en soufflerie réalisé à Silverstone, les roues Artech sont ressorties en tête de classement, parmi 18 paires de roues du marché. À 40 km/h, les Artech 6 dégagent un gain de 10,51 watts par rapport à un jeu de roues aluminium de base, et surpassent de 0,3 watts leur plus proche rivale, la Synchros Capital SL Aero. Des chiffres qui parlent, même s’ils peuvent sembler minimes, surtout à haut niveau où chaque watt compte.
Une fiche technique à faire pâlir la concurrence
Les roues Scope Artech 6 présentent un profil de jante de 65mm, ce qui les classent directement dans la catégorie des roues typées aéro et destinées à la compétition. Les dimensions internes et externes (23 mm / 31 mm) sont optimisées pour les sections de pneus en 28 mm.
Les rayons Carbonlite Aerospoke sont à profil plat, comme on s’y attend sur ce segment de la roue aéro. Les têtes de rayon sont intégrées à la jante, un choix qui favorise l’aérodynamisme, mais complique légèrement la maintenance.
Mais ce qui rend les Artech vraiment uniques, ce sont leurs moyeux. Fabriqués dans un alliage d’aluminium développé pour l’aéronautique, ils sont surtout imprimés en 3D en Allemagne. On obtient ainsi des moyeux à la structure unique, plus légers et résistants qu’avec un usinage traditionnel. Le résultat ? Seulement 66g pour le moyeu avant et 140g pour l’arrière.
Cependant, la surface poreuse issue de l’impression 3D rend le nettoyage plus difficile. Il faut donc être particulièrement méticuleux dans l’entretien pour éviter que les moyeux blanchissent. Un nettoyage régulier avec un nettoyant céramique permet éliminer toute trace blanche.
Poids et rendement : du jamais-vu pour une jante de 65 mm
L’un des aspects les plus impressionnants des Scope Artech 6 reste leur poids. À seulement 1282g la paire, elles balaient la concurrence. C’est près de 200g de moins qu’une paire d’Enve SES 6.7, pourtant déjà légère. Mieux encore, elles rivalisent avec des roues de montagne comme les DT Swiss Mon Chasseral sur le terrain du poids.
Dans le reste de la gamme, les Artech 2 et leur jante de 22mm sont annoncées à 965g tandis que les Artech 4 et leur profil en 45mm s’affichent à 1150g.
Cette légèreté extrême s’explique par une construction minutieuse : jantes allégées et localement renforcées, rayons en carbone, moyeux minimalistes et corps de roue libre en alliage de titane usiné.
Comportement sur route : sensation d’inertie, de fluidité et de légèreté
C’est une paire de roues d’exception que nous avons eu l’occasion de tester. Pour effectuer ce test, nous avons alterné 3 paires de roues sur un même vélo (un Colnago V4RS) : Scope Artech 6, DT Swiss ARC 1100 50mm et P1 Singularis R50.
Sur le plat d’abord, la sensation de vitesse est bien présente, comme attendu avec une jante aussi haute. L’inertie est indéniable et dès que l’on dépasse 40 km/h, on sent véritablement que ces roues sont d’une fluidité exceptionnelle. En comparaison avec des jantes de 50mm, les rafales latérales provoquent légèrement plus de mouvement au niveau de la roue avant, sans que cela soit particulièrement désagréable.
Sur un terrain accidenté et à basse intensité, les Artech 6 restent exigeantes. En dessous d’un effort minimum, les roues En revanche, dans des ascensions de plusieurs kilomètres à 7%, dès que l’on augmente un peu l’intensité, la réactivité se fait immédiatement ressentir. Avec leur poids plume, la hauteur de jante se fait oublier et on ne conserve que les qualités de rigidité et de rendement de l’ensemble. Le meilleur des deux mondes.
En descente, les Scope Artech 6 sont d’une précision redoutable. On pourrait imaginer qu’à haute vitesse, cette jante légère de 65mm ne soit pas à son avantage. Il n’en est rien. La stabilité a été impressionnante et nous avons pris énormément de plaisir dans les descentes, même à haute vitesse.
Enfin, un dernier mot sur le son de ces roues. Le corps de roue libre des Scope Artech 6 l’un des plus bruyant qu’il nous ait été donné de tester. Un bruit sourd qui contribue à l’aspect unique de cette paire de roues, et qui ne laissera personne indifférent.
Le bilan du test des Scope Artech 6 : une paire de roues d’exception, sans compromis
Les Scope Artech 6 constituent une prouesse technologique. Elles allient un aérodynamisme de pointe, une légèreté extrême et une rigidité remarquable. En soufflerie comme sur route, elles surclassent la concurrence sur presque tous les critères de performance pure. Mais ces qualités ont un prix. Comptez 3998€ pour la version classique et 4498€ pour la version équipée de roulements Ceramic Speed.
✔️ Performances aérodynamiques
✔️ Légereté
✔️ Rigidité
➖ Prix de vente élevé
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