Dans le petit cercle très fermé des roues carbone haut de gamme, chaque gramme, chaque millimètre de profil ou de largeur interne se gagne au prix d’années de recherche et de tests. Parmi les nouveaux acteurs qui bousculent les géants établis, la marque américaine Princeton CarbonWorks s’est rapidement taillée une réputation, notamment au plus haut niveau mondial auprès du Team Ineos Grenadier. Dernière née de leur gamme orientée performance accessible, la P1 Singularis R50 entend bien conjuguer rendement, stabilité et confort. Nous l’avons testée pendant plusieurs semaines sur tous types de terrains. Verdict.
Sommaire
Les origines de la marque P1 Race Technologies
La marque P1 Race Technologies a vu le jour en 2023, dans l’objectif de fournir des roues d’exception à Thomas Pidcock et Pauline Ferrand-Prévot pour leurs objectifs en VTT. Alors tous deux membres de l’équipe Ineos Grenadiers, ces deux champions ont pu bénéficier de l’innovation de l’équipementier Princeton CarbonWorks qui a développé une entité satellite pour leurs roues carbones VTT : P1 Race Technologies.
Depuis, les Singularis M30 ont fait leur preuve sur les plus grandes épreuves de VTT, permettant notamment à PFP et Tom Pidcock de devenir champions olympiques XCO en 2024. Forte de son expertise, la marque a ensuite développé une gamme de roues destinées à la route, bénéficiant des infrastructures de Princeton pour concevoir des roues plus accessibles, autant dans leur comportement sur le terrain que financièrement.
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P1 Singularis R50 : la fiche technique
À première vue, la Singularis R50 affiche un look sportif. Avec une hauteur de jante de 50mm, on peut penser que cette paire de roues s’adresse uniquement aux cyclistes affutés. Pourtant, les P1 Singularis R50 sont bien plus abordables que l’on pourrait l’imaginer (nous y reviendront).
Contrairement aux roues Wake de chez Princeton, ici le profil est régulier et ne présente pas d’ondulation. La jante à crochet tubeless ready mesure 23mm de largeur interne, ce qui permet d’installer des pneus larges, entre 28mm et 32mm.
Sur ces roues, on retrouve des rayons coudés croisés en aluminium qui rejoignent un moyeu Tactic Racing TR02 plutôt léger (295g annoncés pour les moyeux avant et arrière). À noter que les roues P1 Singularis R50 sont également disponibles en montage avec des moyeux White Industries, ce qui allège la facture finale à défaut d’alourdir la paire de quelques grammes.
Côté poids justement, notre paire de test en 50mm a été pesée nue (sans pneu, ni valve tubeless) à 1385g. Le poids est l’un des points forts de ces roues, même si tout n’a pas été fait pour le réduire coûte que coûte, afin de maintenir les qualités intrinsèques du modèle, notamment l’inertie et le confort.
Le test sur la route : tolérance, polyvalence et inertie
Pour ce test, notre choix s’est porté sur le pneumatique Pirelli PZero Race TLR RS en section de 28mm. Le montage tubeless est à privilégier pour bénéficier de la meilleure expérience possible, tant en termes de rendement que de confort.
Le premier contact a eu lieu sur une sortie courte et rapide de 45km, sur des routes vallonnées et quelques raidards. D’emblée, les Singularis R50 étonnent par leur vivacité. Chaque coup de pédale se traduit en mouvement. Le transfert de puissance est immédiat, sans sensation de perte d’énergie. Dans les forts pourcentages, on ne se sent pas pénalisé par le profil de 50mm.
Mais c’est dans les longues portions rectilignes, au-delà de 35km/h, que la magie opère. Le maintien de la vitesse est bluffant. Là où certaines roues demandent un effort permanent pour rester à l’allure, les P1 Singularis R50 semblent glisser sur l’asphalte dans un élan de fluidité. L’inertie est frappante, c’est l’un des avantages de ce profil de 50mm.
Côté rigidité latérale, on a la sensation d’être un petit cran en dessous d’autres modèles haut de gamme concurrents, à commencer par les Princeton Peak 4550. Qu’on s’entende, les roues sont parfaitement réactives, mais un sprinteur sentira la différence et préférera peut-être une paire avec davantage de dureté.
Montées, descentes : aucune faiblesse
En montée, les 1385g de la paire placent les R50 dans la tranche des roues aéro « light ». Résultat : un comportement très plaisant dans les cols. Elles ne rivalisent pas avec des modèles ultralégers type grimpeur pur (comme des Campagnolo Hyperon ou des Scope Artech 2), mais dans une utilisation cyclosport ou course, elles ne pénalisent jamais. En descente aussi, la stabilité est exemplaire. Les amateurs de pilotage apprécieront.
Une tolérance bienvenue
Si les roues P1 Singularis R50 sont suffisamment rigides, elles ne sont pas inconfortables pour autant. Sur les revêtements granuleux ou les routes secondaires mal entretenues, elles filtrent bien les vibrations. Le montage tubeless (Pirelli PZero Race RS TLR en 28 mm, gonflés à 5 bars) contribue évidemment à ce confort. Malgré tout, ce même montage sur d’autres roues plus exigeantes n’est pas toujours aussi agréable.
En résumé : des roues polyalentes pour les cyclosportifs
Si les roues Princeton Peak s’adressent avant tout aux coursiers et aux cyclistes en quête de performance, les P1 Singularis R50 sont elles plus abordables. Les cyclosportifs de tous les niveaux y trouveront leur compte sur le plat, mais aussi en montée où les roues sont plus permissives.
Comptez 2700€ pour cette paire de roues haut de gamme en montage avec les moyeux Tactic. Un budget conséquent, mais l’assurance de trouver une paire de roues carbone adaptée à votre pratique, pensée pour se faire plaisir sur la route.
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